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Sculpteur autodidacte issu de la montagne corse, pétri d’histoire et de tradition, Stéphane travaille les souches de bruyère pour en faire naître têtes et animaux sortis d’un bestiaire local, exotique ou imaginaire.

Dans le maquis il repère les racines intéressantes, les met sous terre à sécher lentement sans qu’elles n’éclatent, les dégage puis les tourne et les retourne, cherchant le bon angle, la bonne attaque, l’animal caché à révéler.

La souche est là, l’œuvre pas encore. Il faut travailler en amont, réfléchir.

Ses créations doivent encore prendre forme. Après avoir recherché structures, volumes, lignes de force il les sublime ensuite par une intervention légère respectueuse du matériau de départ. Des cornes seront ou ne seront pas ajoutées, d’autres éléments d’autres souches aussi. C’est la magie de la création.

La musculature saillante accroche la lumière créant autant d’ombre, de relief. L’œil est surpris de trouver tant de puissance. Parfois la souche se fend et tout est perdu, parfois c’est une autre tête qui apparaît, mais toujours les repères du bois le guident.

Taureau mythique, panthère surgissant, aigle dominant, mouflon seigneurial, guépards en plein effort les sculptures se suivent et ne se ressemblent pas.

Les racines de la souche servent d’appui et l’œuvre est là.

La fonderie en exécute ensuite des bronzes aux patines soignées et la vie des souches corses se prolonge chez des amateurs d’art avertis.

                                                                                                                                          Véronique Rochette